Les orchidées, des splendeurs exotiques (Novembre 2007)

Les orchidées sont certainement les plantes les plus en vue de cette décennie et leur avenir est encore très prometteur. Imaginez-vous que vous soyez une fleur, que vous passiez du stade de discrète à celui de star la plus en vue, la plus demandée du monde et que vous ne descendiez plus jamais de votre piédestal. Pas mal, non? Et bien, c’est ce qui arrive actuellement aux orchidées. Leur endurance à rester belles pendant des mois et leur faculté d’adaptation aux climats d’appartement les plus hostiles ne sont pas étrangères à ce succès phénoménal. Bien sûr que leurs hampes florales sont extraordinairement belles depuis la nuit des temps. Mais elles étaient encore réservées, il n’y a pas si longtemps, à une élite de collectionneurs orchidophiles qui possédaient une serre chaude, des connaissances nécessaires pour les cultiver, les entretenir et les faire fleurir. C’est un peu comme si vous aviez Miss Monde à la maison. A l’époque, cela paraissait compliqué, voire mission impossible! Savoir comment s’y prendre avec une telle beauté et vivre avec la crainte qu’elle vous lâche au premier courant d’air n’était tout simplement pas envisageable. Que nenni, même les plus nuls sauront prolonger le plaisir, il suffit justement de ne pas trop en faire. En fait, on a toujours tendance à trop en faire avec les belles plantes. Fichez-leur la paix et vous verrez, c’est elles qui feront le premier pas pour vous charmer. Car vous allez probablement recevoir ou croiser une phalaénopsis ou une orchidée pendant les fêtes, n’hésitez pas, adoptez-la, vous serez surpris par votre talent et vous allez faire baver belle-maman.

L’arbousier, ou arbre aux fraises (Novembre 2007)

A une époque où les bruyères et autres callunes tentent de nous charmer par leurs clochettes figées dans les premiers centimètres de neige, voilà qu’on vous parle de fraises… «Ils sont givrés», direz-vous. Eh bien pas autant que vous le croyez; parce que si on la ramène, c’est que l’arbousier (à ne pas confondre avec l’argousier) fait également partie de la grande famille des éricacées. Et surtout parce qu’il porte maintenant de délicieux fruits qu’il conservera tout l’hiver durant, ce qui est un fait assez rare dans le monde végétal pour qu’on vous en parle. En plus, ses baies aux couleurs flamboyantes excitent tous nos sens engourdis par les frimas. Ce charmant arbuste du Sud est donc le cousin des éricas; ses fleurs blanchâtres leur ressemblent d’ailleurs étrangement. Mais si les unes sont plutôt à l’aise dans les climats du Nord, l’arbre aux fraises est quant à lui plus exigeant: il préfère la chaleur et la sécheresse du bassin méditerranéen. Il a raison.

Le kaki, fruit du plaqueminier (Novembre 2007)

Vous aimez les abricots et leur délicieux goût vous manque déjà? Voici un excellent fruit tendrement sucré et subtilement acidulé qui jouera volontiers les prolongations. Mais attention, si on vous parle du kaki au mois de novembre, c’est qu’il ne faut pas le consommer avant, au risque de vous faire grimacer comme jamais. Sauf évidemment si vous appréciez l’acide tannique et tout ce qui est puissamment astringent. Alors, tout comme la nèfle, ce fruit doit être consommé blet, c’est-à-dire après les premières gelées, à pleine maturité. A ce stade, on peut comparer sa texture à une tomate mûre: tendre et juteuse, délicatement fondante, voire onctueuse comme de la gelée. Miam. Tellement bon que les Japonais en ont fait leur fruit national. Ils en consomment d’ailleurs autant que des pommes ou des mandarines (non, ce n’est pas le féminin de mandarin). Au fait, le nom kaki, qui est l’abréviation japonaise de kakino, dénuée là-bas de l’ambiguïté de la langue française, signifie «fruit de choix». Comme quoi les apparences sont trompeuses.

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Les plantes ont soif avant l’hiver (Novembre 2007)

Oncle Claude, qui n’est pas avare de rimes horticoles, ne le répétera jamais assez: «L’arrosage, c’est la base du jardinage! » Ce vers (de terre) de poète en herbe peut paraître léger, mais il est riche de l’expérience des anciens, car celui qui maîtrise le rythme et la quantité récoltera le meilleur. Et après cet automne, certes magnifique mais sec, il n’est pas encore temps de vidanger les conduites ni de ranger les arrosoirs. Le plus important est d’abreuver toutes les plantes du jardin et des balcons avant l’arrivée des grands gels. Les végétaux doivent faire le plein de réserves avant la traversée du désert de la saison froide. Comme nous, elles ont besoin de faire un peu de gras. Ce n’est pas non plus une raison pour vous resservir discrètement une portion de röstis.

Des feuilles mortes à la pelle… (Octobre 2007)

Au moment où les humains commencent à pâlir et à se couvrir, les arbres et les arbustes caducs, eux, rougissent et se dénudent. La nature est parfois bizarre. On aurait tendance à croire que le phénomène de la coloration des feuilles en automne est causé par le froid ou les gelées. Eh bien non: il est en parfait rapport avec la perte de notre beau bronzage liée à la diminution de la longueur des jours. C’est ce que l’on appelle le photopériodisme. Les nuits froides et les jours courts stimulent la production d’éthylène, hormone responsable de la chute des feuilles, mais pas des cheveux. Une période de sécheresse en fin d’été ou un stress peut aussi hâter cette coloration. Observez bien les forêts: certains arbres souffrent de la concurrence, de la faim ou de la soif, et ce sont les premiers à virer au jaune orangé.

Préparer l’hivernage des sensibles (Octobre 2007)

A l’approche des grands froids, le sujet le plus chaud du moment est certainement la préparation à l’hivernage de nos chères plantes du Sud. Le réchauffement climatique n’y fera rien, il gèlera bientôt fort et si vous ne prenez pas toutes vos précautions, votre palmier tirera la langue et vos géraniums ou autres bougainvillées mourront de froid. Triste tableau! Alors pour éviter toutes ces déconvenues, il faut agir, si possible vite et bien.

La féerie d’automne est arrivée (Octobre 2007)

Ça y est! Les nuits commencent à batifoler avec les premières gelées et les feuilles en rougissent. La saison est belle, il ne faut pas en avoir honte. Par contre, l’effet du givre sur les fleurs estivales est radical: ces belles de saison aux origines méridionales ne supportent pas du tout ce flirt glacial. Qu’à cela ne tienne, si ces frileuses ne daignent plus embellir votre balcon, arrachez- les. Il faut savoir être sévère. Mais ce n’est pas non plus une raison pour laisser un grand vide artistique jusqu’au printemps.

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Voici venu le temps des rosiers (Octobre 2007)

«Mignonne, allons voir si la rose, qui ce matin avoit desclose…» Ces vers de Pierre de Ronsard à Cassandre vous rappellent certainement le poème le plus fleuri et le plus romantique du temps des bancs d’école. Malgré la difficulté de l’exercice scolaire, ce texte, plusieurs fois centenaire, est une ode au charme éphémère des reines de beauté: les fringantes demoiselles et les splendides roses. Ces dernières n’offrent actuellement plus que quelques pétales et perdent lentement leurs feuilles tachées, certes, mais elles renaissent (contrairement à leurs consoeurs de concours) chaque printemps d’une nouvelle fraîcheur. Voici donc pourquoi il faut préférer adopter un rosier plutôt qu’une poupée Barbie. Ça tombe bien, le mois d’octobre se prête particulièrement bien à la plantation de cet arbuste aux milliers de variétés. Après deux ans de bons soins, les pépiniéristes les livrent actuellement dans les jardineries. Raison pour laquelle il faut se précipiter pour profiter de la fraîcheur, des grandes quantités et du plus grand assortiment. Car quand il n’y en a plus, contrairement aux autres produits, il faut vraiment être patient. De plus, le temps est magnifique pour sortir au jardin avec sa bêche mais sans ses bottes, et la rosée du matin enveloppe ces délicates tiges au même titre qu’une crème hydratante de jour. L’humidité automnale se chargera de l’arrosage hebdomadaire, une bonne raison pour les flemmes de planter maintenant la reine des fleurs.

Le printemps des tulipes se prépare maintenant (Octobre 2007)

Dès que les premières brumes d’automne nous rappellent qu’il faut rentrer du bois, il faut aussi sortir les bulbes de la cave et les planter en terre. Pour faire de la place? Pas vraiment. Pour ces plantes particulières, qui ont à peu près le même comportement que l’être humain, c’est une question de survie: il faut se protéger durant les mois les plus froids. Elles ont un cycle végétatif très court, nécessitant un mode de croissance et de floraison digne des meilleurs sprinteurs. Imaginez-vous vivre dans une région montagneuse où la nourriture est rare et où les températures ont plutôt tendance à frôler le gel qu’à vous inviter à sortir en short et manches courtes. Pas joyeux, mais bon, il faut bien assurer sa descendance. Alors les plantes qui ont fait des réserves dans leur bulbe peuvent hiverner sous terre sans se geler les tiges à la bise. Et dès que les températures daignent faire fondre la croûte glacée, ces végétaux jaillissent littéralement hors de leur oignon pour fleurir rapidement et retourner tout de go dans leur tunique de protection. Il faut savoir que la plante est complètement formée dans cet organe de réserve: feuilles, fleurs et racines sont concentrées dans cet écrin protecteur. Pas de doute, la nature est maligne. Car non, les tulipes ne sont pas originaires de Hollande – même si beaucoup d’hybrides ont effectivement été sélectionnés aux Pays-Bas.

Les journées extraordinaires du Jardi-Fan-Club (Septembre 2007)

Le jardin est un plaisir pour les uns et une vaste science pour les autres. C’est en tout cas une véritable échappatoire pour l’être humain du XXIe siècle qui se retrouve confronté à luimême face aux éléments. Ou parfois à l’étonnante main verte de belle-maman. Car, quoi qu’il fasse dans son carré de terre ou ses caissettes de balcon, il y poussera quelque chose. Pas toujours ce qu’il désire, certes, mais ses gesticulations auront au moins déclenché le processus de la vie chlorophyllienne. Et lorsque la bonne volonté se mêle aux échanges avec ses voisins, la réussite est souvent au rendez- vous. Il peut finalement s’encorder et s’assurer sur le chemin du jardinage en se joignant à une société ou à un club.

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