Voici venu le temps des rosiers (Octobre 2007)

«Mignonne, allons voir si la rose, qui ce matin avoit desclose…» Ces vers de Pierre de Ronsard à Cassandre vous rappellent certainement le poème le plus fleuri et le plus romantique du temps des bancs d’école. Malgré la difficulté de l’exercice scolaire, ce texte, plusieurs fois centenaire, est une ode au charme éphémère des reines de beauté: les fringantes demoiselles et les splendides roses. Ces dernières n’offrent actuellement plus que quelques pétales et perdent lentement leurs feuilles tachées, certes, mais elles renaissent (contrairement à leurs consoeurs de concours) chaque printemps d’une nouvelle fraîcheur. Voici donc pourquoi il faut préférer adopter un rosier plutôt qu’une poupée Barbie. Ça tombe bien, le mois d’octobre se prête particulièrement bien à la plantation de cet arbuste aux milliers de variétés. Après deux ans de bons soins, les pépiniéristes les livrent actuellement dans les jardineries. Raison pour laquelle il faut se précipiter pour profiter de la fraîcheur, des grandes quantités et du plus grand assortiment. Car quand il n’y en a plus, contrairement aux autres produits, il faut vraiment être patient. De plus, le temps est magnifique pour sortir au jardin avec sa bêche mais sans ses bottes, et la rosée du matin enveloppe ces délicates tiges au même titre qu’une crème hydratante de jour. L’humidité automnale se chargera de l’arrosage hebdomadaire, une bonne raison pour les flemmes de planter maintenant la reine des fleurs.

Le printemps des tulipes se prépare maintenant (Octobre 2007)

Dès que les premières brumes d’automne nous rappellent qu’il faut rentrer du bois, il faut aussi sortir les bulbes de la cave et les planter en terre. Pour faire de la place? Pas vraiment. Pour ces plantes particulières, qui ont à peu près le même comportement que l’être humain, c’est une question de survie: il faut se protéger durant les mois les plus froids. Elles ont un cycle végétatif très court, nécessitant un mode de croissance et de floraison digne des meilleurs sprinteurs. Imaginez-vous vivre dans une région montagneuse où la nourriture est rare et où les températures ont plutôt tendance à frôler le gel qu’à vous inviter à sortir en short et manches courtes. Pas joyeux, mais bon, il faut bien assurer sa descendance. Alors les plantes qui ont fait des réserves dans leur bulbe peuvent hiverner sous terre sans se geler les tiges à la bise. Et dès que les températures daignent faire fondre la croûte glacée, ces végétaux jaillissent littéralement hors de leur oignon pour fleurir rapidement et retourner tout de go dans leur tunique de protection. Il faut savoir que la plante est complètement formée dans cet organe de réserve: feuilles, fleurs et racines sont concentrées dans cet écrin protecteur. Pas de doute, la nature est maligne. Car non, les tulipes ne sont pas originaires de Hollande – même si beaucoup d’hybrides ont effectivement été sélectionnés aux Pays-Bas.

Les journées extraordinaires du Jardi-Fan-Club (Septembre 2007)

Le jardin est un plaisir pour les uns et une vaste science pour les autres. C’est en tout cas une véritable échappatoire pour l’être humain du XXIe siècle qui se retrouve confronté à luimême face aux éléments. Ou parfois à l’étonnante main verte de belle-maman. Car, quoi qu’il fasse dans son carré de terre ou ses caissettes de balcon, il y poussera quelque chose. Pas toujours ce qu’il désire, certes, mais ses gesticulations auront au moins déclenché le processus de la vie chlorophyllienne. Et lorsque la bonne volonté se mêle aux échanges avec ses voisins, la réussite est souvent au rendez- vous. Il peut finalement s’encorder et s’assurer sur le chemin du jardinage en se joignant à une société ou à un club.

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Adoptez un pommier Rondo! (Septembre 2007)

Vous aimiez, ou vous aimez toujours, marauder les pommes du voisin? Vous savez donc qu’elles ont le délicieux goût de l’aventure et de l’interdit. Vous ne croyiez pas si bien tomber, car depuis qu’Eve a offert le fruit défendu à Adam, la pomme, fruit de l’arbre de la science du bien et du mal, a été associée à la tentation. Vous comprendrez maintenant plus facilement le choix du nom scientifique du pommier: «Malus». Rien à voir avec une majoration de prime d’assurance, rassurez-vous. Par contre si vous voulez vous éviter les frais de justice liés à vos cueillettes illégales, offrez-vous un pommier. Et il existe des arbres fruitiers pour les petits budgets, pour les impatients ou même pour les balcons. Mais n’ayez crainte, cette fois ce n’est pas le «made in China» qui primera, mais du bien de chez nous.

Nager dans un étang, c’est possible! (Septembre 2007)

Jardin. Plus envie d’entretenir une piscine chlorée? Il existe une alternative des plus intéressantes: la piscine-étang. Ou la joie de nager dans un biotope.

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Apropos des ficoïdes de Cooper (Septembre 2007)

Certains végétaux se profilent par leur volonté à en faire plus que les autres. Et ce malgré les conditions désastreuses dans lesquelles elles vivent, un peu à la manière de certains militaires. Prenez l’exemple des ficoïdes de Cooper: offrez-leur une paillasse sèche et inconfortable en plein soleil, un peu d’eau de temps en temps ainsi qu’à manger tous les tremblements de terre, et elles fleurissent tout l’été! Comme pour vous dire merci pour tant de bons soins. Le monde à l’envers. Bon y faut pas pousser non plus, ces petites plantes ne dévoilent leur belle parure qu’en présence de la lumière intense aux environs de midi. Ce qui nous donne une diane proche de celle des saltimbanques noctambules. Et c’est certainement pour cette habitude de lève-tard que les germanophones les ont surnommées «Mittagsblume». Même les élèves qui étaient assis au fond de la classe, près du radiateur, auront compris ce joli sobriquet de la langue de Goethe. Mais nos chers botanistes de l’époque n’ont pas toujours fait dans la dentelle et l’ont affublée d’un nom de genre difficile à porter: Delosperma. «Holàholà, rien d’ambigu!» diront les latin-grec assis devant: «L’étymologie signifie simplement que les semences sont visibles, se référant aux capsules laissant apparaître les graines.»

Des anémones pour l’automne (Août 2007)

Les anémones d’automne nous ont fait une surprise cette année: elles ont commencé à fleurir au mois de juillet! Sans commentaire. Mis à part cette mauvaise plaisanterie, cette plante vivace de taille moyenne est une endurante capable de nous charmer de la fin de l’été au plus tard de l’automne, jusqu’aux gelées, sans s’essouffler. Cette générosité doit certainement être liée à ses origines japonaises et chinoises, elle répond d’ailleurs aussi au doux nom d’anémone du Japon (Anemone hupehensis var. japonica). Mais méfiezvous de ces coquines toujours sur leur trente et un, car selon la mythologie grecque, Anémone était une nymphe qui tomba éperdument amoureuse de Zéphyr, dieu des vents. Pas de bol pour l’indigne: le monsieur n’était pas libre. L’épouse de ce dernier, jalouse et offusquée comme il se doit, transforma la nymphette en fleur. Dans le genre règlement de comptes entre rivales, on a déjà entendu pire. Les fans de Nemo comprendront maintenant mieux qu’un anémomètre ne mesure pas la taille des anémones de mer, mais bien la vitesse du vent. Dernière précision: la belle des jardins, appartenant à la famille des renonculacées, n’a absolument aucun lien de parenté avec son homonyme tentaculaire qui elle parvient à vivre en symbiose et sans histoire avec un poisson-clown.

Taillez les lavandes maintenant (Août 2007)

Peu de fleurs possèdent, à la seule évocation de leur nom, la faculté d’éveiller les sens aussi facilement que la lavande. Plein de souvenirs se bousculent, la Haute-Provence, les champs ondulés aux sillons bleutés, le savon parfumé de son enfance, le miel crémeux au goût si délicat, un petit sac embaumant l’armoire, on en arrive presque à entendre l’accent du Sud et les stridulations des cigales. Plante de soleil et de la chaleur rocailleuse par excellence, la lavande se rencontre partout et s’acclimate presque partout. Reconnue depuis des siècles pour les propriétés apaisantes, antiseptiques, bactéricides de ses extraits, cette belle des collines est originaire des versants sud des montagnes de Provence et du bassin méditerranéen.

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Les bons réflexes après les intempéries (Août 2007)

Après les pluies dignes des plus belles moussons tropicales, l’heure est au bilan dans les entreprises et les maisons. Une fois la boue débarrassée des appartements et des caves, il est temps d’agir dans les jardins. Depuis 2005, des niveaux de précipitations records sont enregistrés en Suisse et l’avenir nous dira si cette tendance se confirme. Mais avant d’arracher votre gazon pour y replanter des nénuphars, il y a deux-trois petites choses à faire. Tout d’abord patience, il faut laisser le sol se ressuyer: l’eau excédentaire, ne pouvant plus être retenue par la terre déjà saturée, s’écoule lentement vers les strates inférieures. Ça prend du temps, alors avant d’aller piétiner vos plates-bandes, observez en premier lieu les endroits où l’eau stagne en surface. C’est précisément là qu’il faudra réagir si vous voulez éviter la formation d’une mangrove. Car les précédents déluges ont créé, par effet d’accumulation, des couches plus ou moins denses de sédiments fins. Une sorte de pellicule imperméable entre la terre cultivée et le sous-sol, comme la célèbre «semelle de labour». Ou, pire encore, une couche d’eau de ravinement sous votre talus, et là probablement que les dégâts sont déjà visibles.

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