Apropos des ficoïdes de Cooper (Septembre 2007)

Certains végétaux se profilent par leur volonté à en faire plus que les autres. Et ce malgré les conditions désastreuses dans lesquelles elles vivent, un peu à la manière de certains militaires. Prenez l’exemple des ficoïdes de Cooper: offrez-leur une paillasse sèche et inconfortable en plein soleil, un peu d’eau de temps en temps ainsi qu’à manger tous les tremblements de terre, et elles fleurissent tout l’été! Comme pour vous dire merci pour tant de bons soins. Le monde à l’envers. Bon y faut pas pousser non plus, ces petites plantes ne dévoilent leur belle parure qu’en présence de la lumière intense aux environs de midi. Ce qui nous donne une diane proche de celle des saltimbanques noctambules. Et c’est certainement pour cette habitude de lève-tard que les germanophones les ont surnommées «Mittagsblume». Même les élèves qui étaient assis au fond de la classe, près du radiateur, auront compris ce joli sobriquet de la langue de Goethe. Mais nos chers botanistes de l’époque n’ont pas toujours fait dans la dentelle et l’ont affublée d’un nom de genre difficile à porter: Delosperma. «Holàholà, rien d’ambigu!» diront les latin-grec assis devant: «L’étymologie signifie simplement que les semences sont visibles, se référant aux capsules laissant apparaître les graines.»